L’huile de palme, présente dans la moitié des aliments industriels, a mauvaise presse, et cela à cause de ses graisses saturées. Et s’il elle représente aujourd’hui un fléau pour l’environnement, elle l’est aussi pour notre santé. En effet, si elle est l’huile la plus utilisée au monde, elle est aussi la plus décriée de toutes. Néfaste pour la santé, l’huile de palme favoriserait le mauvais cholestérol et les risques de maladies cardio-vasculaires. Alors les débats fusent de tous les côtés, mais qu’en est-il vraiment ?
L’huile de palme, qu’est-ce que c’est ?
L’huile de palme est une matière grasse extraite des fruits du palmier à huile. Originaire des pays d’Afrique de l’Ouest, elle est cultivée dans les zones tropicales humides. Et si 87% de l’approvisionnement mondial de l’huile de palme vient d’Indonésie et de Malaisie, l’Europe en consomme environ 12 %.
On accuse alors l’huile de palme d’être néfaste pour l’environnement, notamment à cause de sa surproduction qui serait la cause d’une déforestation catastrophique. En effet, son coût de production est le moins élevé de toutes les huiles végétales, ce qui engendre donc une surproduction ayant des conséquences majeures sur le climat et la biodiversité.
Et si l’huile de palme est néfaste pour l’environnement, elle l’est aussi pour la santé : sa surconsommation pourrait causer de nombreux problèmes de santé, notamment un mauvais cholestérol et un risque élevé aux maladies cardio-vasculaires.
En effet, l’huile de palme est composée d’environ 50% d’acides gras saturés, alors que l’huile de colza n’en contient que 7%, et 10% seulement pour l’huile de tournesol. 85% de ces acides gras saturés sont en réalité de l’acide palmitique, connu pour augmenter le taux de mauvais cholestérol.
Elle représente environ 4 à 7% de notre consommation quotidienne d’acides gras, dont la majeure partie se fait à travers des produits industriels comme les chips ou encore les gâteaux. On ne choisit pas vraiment de la consommer : elle ne s’achète pas en bouteille mais se cache dans les aliments.
La meilleure amie des industriels
Si l’huile de palme est aussi prisée des industriels, c’est notamment grâce à son prix relativement bas, mais aussi grâce à ses acides gras. En effet, ces derniers donnent aux aliments une texture moelleuse mais aussi croustillante, ainsi qu’une bonne résistance à la chaleur et l’oxydation : elle se conserve donc bien plus longtemps.
En revanche, sa présence n’est pas forcément précisée dans la composition des produits. Longtemps cachée sous le terme d’ « huile végétale », les règlements concernant l’étiquetage des produits alimentaires a changé. En effet, il est maintenant obligatoire d’indiquer la présence d’huile de palme sur les denrées alimentaires préemballées.
Est-elle bonne ou mauvaise pour notre santé ?
La question des effets de l’huile de palme sur notre santé est très complexe. Il est aujourd’hui évident que la consommation d’huile de palme apporte des acides gras saturés, et qu’une surconsommation de ces acides est associée à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires.
Mais, consommée en faible quantité, l’huile de palme ne constitue normalement aucun risque majeur pour la santé.
De plus, il a été démontré dans plusieurs études que l’acide palmitique, sur un plan nutritionnel, représente une alternative raisonnable à l’huile végétale partiellement hydrogénée qui, contrairement à l’huile de palme, contient des acides gras trans. Bien-sûr, les effets d’une huile comme l’huile de colza ou l’huile d’olive restent tout de même plus favorables.
L’huile de palme ne représente techniquement aucun danger puisque l’acide palmitique qu’elle contient représente aussi 23% des graisses présentent dans le lait maternel. Si elle n’est pas un danger pour les enfants, alors elle ne l’est pour personne !
Les graisses saturées sont très importantes pour l’organisme : il ne faut donc pas les supprimer, mais il ne faut pas pour autant en abuser.